Programme de sensibilisation, collège St Joseph
Visakhapatnam
Le collège St Joseph de Visakhapatnam a invité le docteur Annie à donner une session de sensibilisation aux étudiantes sur certains problèmes concernant la menstruation et le système de reproduction féminin. Le docteur a rappelé que la menstruation est une étape naturelle qui advient habituellement chez les fillettes de 11 à 14 ans et qui indique le début de la puberté.
Cette réalité propre au sexe féminin a toujours été entourée de secret, de mystère dans de nombreuses sociétés. Les tabous qui touchent la menstruation excluent les femmes et les jeunes filles de nombreux aspects de la vie sociale et culturelle. Si certains peuvent être bénéfiques, d’autres ont des implications potentiellement néfastes. En Inde, leur simple mention fut un tabou dans le passé et même aujourd’hui. Les influences culturelles et sociales apparaissent comme un obstacle à l’avancement des connaissances sur ce sujet. Culturellement, dans de nombreuses régions, la menstruation est encore considérée comme sale et impure.
Mythes indiens relatifs à la menstruation
ü Pour les Hindous, les femmes sont exclues de la vie quotidienne pendant leurs règles. Elles doivent être « purifiées » avant de pouvoir retourner dans leur famille et de reprendre les tâches quotidiennes.
ü Les filles et les femmes n’ont pas le droit de faire les prières ni de toucher les livres sacrés pendant leur menstruation
ü On est persuadé que, durant leurs règles, les femmes sont souillées et impures. Par conséquent la nourriture qu’elles préparent ou touchent peut être contaminée
ü Dans certaines cultures, les femmes enterrent les vêtements portés durant leurs règles pour empêcher qu’un mauvais esprit leur fasse du mal en utilisant la magie noire
ü Dans certaines parties de l’Inde, la menstruation impose des restrictions diététiques strictes, telles les aliments acides comme le lait caillé, les cornichons, le vinaigre. On pense qu’une telle nourriture va perturber ou arrêter le flux menstruel
ü En certains endroits, l’Hindouisme est centré sur les notions de pureté et de pollution. Les excrétions corporelles sont considérées comme polluantes, tout comme les corps lors de leur production. Toutes les femmes, quelle que soit leur caste, contractent une souillure pendent le temps de la menstruation et lors de l’accouchement. L’eau est le moyen le plus courant de se purifier. La protection des sources, manifestation physique des divinités hindoues, est donc un souci majeur. Ce qui souligne la raison pour laquelle les femmes qui ont leurs règles ne sont pas autorisées à prendre un bain, surtout les 1ers jours.
ü Si une fille ou une femme touche une vache au moment de ses règles, la vache devient infertile. Ce qui amène la femme à considérer son corps comme une malédiction, une impureté
Influence de ces mythes sur les femmes et les jeunes filles
Le Docteur Annie enseigne aux étudiantes l’hygiène à suivre pendant leurs règles pour préserver leur santé. En effet plus de 77% des femmes utilisent de vieux chiffons qui sont souvent réutilisés. 88% utilisent parfois des cendres, des journaux, des feuilles sèches ou du sable pour faciliter l’absorption. Ces mauvaises protections, la difficulté à rester propre, faute d’installations d’eau adéquates augmentent les risques d’infection. L’odeur de sang fait courir aux filles le risque d’être stigmatisées ce qui peut avoir une implication sur leur santé mentale. Les tabous socioculturels et les croyances relatives à la menstruation sont des défis encore aggravés par le niveau de connaissance très bas des jeunes filles sur la puberté, la menstruation, la conception et le développement du foetus.
Au cours de cette session, nos étudiantes reçurent des conseils de santé. On leur distribua des serviettes hygiéniques bon marché. Elles ont été initiées aux soins de base à prendre pendant leur menstruation et le cycle de la reproduction