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Margaret Christina Maher est née à Limerick, le 22 décembre 1930. Très proche de ses frères et de sa sœur avec lesquels elle gardait un contact étroit, elle aimait les visiter en Irlande. Malheureusement, son frère, Michael, n'a pu se joindre à nous aujourd'hui pour la sépulture.
Ses neveux et nièces l'appelaient avec affection "tante Chrissie". Ils lui téléphonaient souvent ou lui écrivaient et lui envoyaient des photos de la famille, spécialement à Noël. Cette année encore elle reçut des photos que les infirmières exposèrent près de son lit.
Margaret entendit très tôt l'appel "Viens et suis-moi". Elle y a répondu généreusement toute sa vie. A sa prise d'habit, elle reçut le nom de Sœur Marceline qui devint au cours des années "Marci". Plus tard, elle reprit son nom de baptême, Margaret.
Elle a été appréciée dans toutes les communautés où elle a vécu. A l'exemple de l'amour du Christ, elle manifestait une bonté sans limite envers tous. Jamais un mot ou geste blessant.
En 1953, Margaret étudia la géographie à l'université de Swansea, matière qu'elle aimait beaucoup. Son premier poste fut l'école St Joseph à Taunton où elle enseigna de nombreuses années. Elle fut ensuite envoyée à Bristol. Elle suivit un cours de théologie en Irlande; ce qui lui permit d'enseigner la géographie et la religion à l'école St Thomas More. Avec ses élèves, elle participait à la mission de la paroisse. Elle aimait l'enseignement et était appréciée des élèves et du personnel.
En 1986, elle prit sa retraite et s'adonna à temps plein aux activités de la paroisse. Elle était en contact avec beaucoup de personnes, visitait des malades à l'hôpital, portait la communion à domicile, travaillait à la sacristie. Elle suscita un groupe de prière centré sur la "Divine Miséricorde" et la récitation du chapelet. Cette dévotion lui est restée chère jusqu'à la fin de sa vie. Un jour où elle était très malade, à l'hôpital, quelques membres de ce groupe lui ont rendu visite et voulurent réciter la prière à la Divine Miséricorde. Comme elles l'avaient en partie oubliée, Sr Margaret se mit à rire.
On se souviendra toujours du souci de Sr Margaret pour les nombreux pauvres qui sonnaient à la porte en quête de nourriture. Des heures étaient fixées pour leur répondre. Mais ils arrivaient à toute heure du jour ou du soir. Margaret ne les renvoyait jamais. On pouvait la rencontrer souvent avec son plateau chargé de sandwichs et de thé. Elle connaissait chacun par son nom et savait apaiser leurs disputes. Ils appréciaient beaucoup sa bonté. L'un d'eux dit un jour : "nous pourrions aller ailleurs en ville pour de la nourriture mais nous venons ici parce que nous savons que Sr Margaret nous aime et nous écoute."
Le jardinage était un autre centre d'intérêt de Sr Margaret. Elle y passait de nombreuses heures, souvent aidée par l'un des hommes qu'elle avait aidé autrefois. Apprenant sa maladie, voici ce qu'il écrit : "Je suis triste d'apprendre la maladie de ma vieille amie Margaret. Pourquoi cela arrive-t-il à des personnes comme elle ? Tout ce que je peux affirmer, c'est que le jardin et Margaret m'ont remis sur les rails. Soyez sûr que je prie pour elle." En été, le jardin était magnifique, si bien que les passants s'arrêtaient pour l'admirer par-dessus la clôture.
La prière était une de ses priorités. On la voyait souvent le chapelet à la main; et chaque jour, à 3 heures, elle arrêtait toute activité pour dire la prière à la Miséricorde Divine. Quand elle le pouvait, elle aimait regarder l'émission EWTN.
En 2011, la Communauté de Bristol fut fermée. Sr Margaret rejoignit l'Abbaye. Elle s'y intégra facilement et on pouvait entendre son rire communicatif résonner partout. A l'exemple de la prophétesse Anne de l'Evangile, on la trouvait toujours en prière à la chapelle. Quand on la cherchait, on savait où la trouver.
Sa santé se détériorait malgré les soins attentifs des Sœurs et du personnel de l'Abbaye. Le 1er octobre, elle fit un AVC et fut transportée à l'hôpital Royal du Pays de Galles. Son état était très grave mais elle montrait des signes de reconnaissance, souriait aux visiteurs.
Quelques semaines plus tard, elle fut transférée à l'hôpital de Panteg où elle bénéficia là aussi de soins attentifs. Son état continuait à empirer. Le samedi 27 décembre, elle reçut le Sacrement des malades.
Le matin du 2 janvier, elle revint à l'hôpital Royal du Pays de Galles pour d'autres traitements. Le Seigneur avait d'autres plans pour elle. Après 64 ans de vie apostolique, elle entendit sa voix : "Margaret, viens et suis-moi. Je t'ai préparé une place spéciale."
Margaret mourut paisiblement ce matin-là. Elle manquera beaucoup à tous ceux qui l'ont connue et aimée.
Qu'elle repose en paix !
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Sr Christopher est née en 1920 à Merthyr Tydfil. Sa mère, Margaret Jones, est galloise, son père, Daniel Hennessy, irlandais. Cadette de 4 enfants, elle est baptisée sous le nom d'Anne. Son héritage gallois/irlandais se manifeste souvent dans ses réactions aux évènements de l'un ou l'autre pays, mais elle est fermement ancrée dans le sol gallois. La famille de 2 garçons et 2 filles est très unie. Sr Christopher est la "prunelle" de l'œil de son père. Son plus jeune frère, Willie, est tué à la guerre de 1940; tragédie et lourde croix pour toute la famille. L'aîné, prêtre, est affecté à l'archidiocèse de Cardiff. Kathleen, sa sœur, enseigne à l'école catholique de Merthyr.
Sa scolarité primaire achevée, Sr Christopher poursuit le cycle secondaire à Stow Hill. Elle désire vivement être religieuse et enseignante. Elle entre au noviciat de Stow Hill à 18 ans. 2 ans plus tard, sa formation religieuse initiale achevée, elle suit les cours de l'école normale de "la Ste Union", transférée à Cheltenham, à cause de la guerre. Elle garde un bon souvenir de cette période.
Pour son 1er apostolat, on l'envoie à l'école "Ste Croix", Newport, appelée plus tard Ecole Secondaire "Ste Famille". Malheureusement l'évolution du système éducatif et le plan d'urbanisation de la ville décrètent la démolition de l'école. Christopher déplore qu'aucun souvenir ne rappelle l'heureuse période, vécue en ces lieux par beaucoup d'habitants de Newport. Avec quelques conseillers locaux, elle obtient qu'une plaque commémorative y soit placée. C'est avec fierté qu'elle assiste à la cérémonie. Elle cite souvent les paroles d'une ancienne élève, en larmes, le jour où l'école a été fermée : "C'était peut-être un lieu insalubre mais nous y étions heureux." Une collègue souligne "la relation privilégiée" de Sr Christopher avec ses élèves. Tout en maintenant la discipline, elle sait créer un climat d'amitié, vital pour les jeunes. Elle sait aussi leur inspirer le désir d'apprendre et de réussir malgré les difficultés."
Sr Christopher enseigne aussi pendant quelques années à Chatham et à Stow Hill. Mais la maladie l'oblige à quitter l'enseignement. Plusieurs communautés ont la joie de l'accueillir: Taunton, Grove Park, Chatham, Skelmorlie, Treorchy et Llantarnam. Elle assume diverses responsabilités, entre autres : Supérieure locale à Taunton et secrétaire à la paroisse. Elle est douée en musique et disponible pour tenir l'orgue aux funérailles et aux mariages. Durant 9 années, elle partage sa connaissance de l'Ecriture et forme un groupe de prière qu'elle emmène à l'Abbaye de Buckfast ou à Llantarnam pour une retraite. Elle a le don de créer des relations solides avec tous ceux qu'elle contacte. Où qu'elle se trouve, son grand désir est de mettre la prière au centre de son apostolat. Elle suscite un groupe de prière avec les paroissiens. C'est encore avec gratitude que les participants parlent de ces prières partagées et de leur influence sur leur vie. Ils reconnaissent que ces partages ont été un don merveilleux qui leur a apporté force et soutien.
Sa mission à Treorchy s'étend aux trois paroisses voisines. Elle visite des personnes à domicile, prépare des groupes pour la confirmation et s'implique dans la plupart des tâches de la vie paroissiale.
Son frère prêtre, malgré sa santé précaire, peut encore continuer son ministère grâce aux soins efficaces qu'il reçoit dans un centre. D'où l'idée de Sr Christopher de créer un service semblable, à Newport. Aidée d'amis et de membres de la Société "St Vincent de Paul" dont elle est un membre actif, elle récolte des fonds pour l'établissement de la Fondation "St David" dont le but est d'accueillir les Sœurs en fin de vie, et, éventuellement leurs parents, amis. Pour collecter des fonds, elle n'hésite pas à arpenter les rues de Newport, la gare, les magasins et même les bars locaux. On est très généreux et on la surnomme avec gentillesse "la nonne des pubs". Mais sa santé la contraint à abandonner cette activité. On lui décerne alors un certificat attestant ses 10 années de service efficace, comme membre fondateur de St David. En recevant ce certificat, elle déclare : "Ce sont les gens qui nous ont aidés, attentifs et toujours prêts à collaborer, ce sont eux qui devraient recevoir ce certificat !" Elle vit vraiment l'Esprit du Père Médaille exprimé dans la maxime : " …Ne désirez aucune louange, ni récompense de vos bonnes œuvres en cette vie, et vous l'aurez plus grande et plus pure en l'éternité."
Au cours de ses dernières années passées à Llantarnam, Sr Christopher ne perd pas son goût de vivre, son entrain. Elle n'est jamais oisive. Elle s'initie à l'informatique et devient experte dans la fabrication de cartes magnifiques et variées. Mais elle doit encore abandonner cette activité car son état s'aggrave. Son transfert à St David devient nécessaire pour un suivi médical. Sa santé connaît alors des hauts et des bas jusqu'à ce que le Seigneur l'appelle ce mercredi 29 janvier.
Nous sommes reconnaissantes aux infirmières et employées de Llantarnam, au personnel de St David, au Père Cronin, l'aumônier, pour leur aide, leur prière et leur soutien. Nous remercions aussi toutes les personnes qui, d'une façon ou d'une autre, ont aidé notre Sœur à affronter les épreuves de la vieillesse. Sr Christopher craignait la mort mais il est consolant de savoir que, vers la fin de sa vie, elle n'a plus eu peur de ce passage. Elle était sûre que Dieu l'accueillerait avec joie. Celles d'entre nous qui l'ont bien connue en sont également convaincues.
Qu'elle repose en paix !
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Sœur Marie Blanche – Odile Chastonay – est née à Leytron, dans un foyer très croyant du Valais suisse. Elle est la benjamine d’une famille de 8 enfants : 3 filles et 5 garçons. L'un d'eux a opté pour le sacerdoce et il a eu la charge de la paroisse de Meillerie, pendant de nombreuses années, paroisse réputée difficile. Sœur Blanche Marie reconnaît avoir été gâtée surtout par rapport aux aînés. La famille est très unie par delà 5 générations. « Mes neveux et mes nièces sont formidables, dit-elle. Ils me téléphonent régulièrement 2 fois par semaine ». Bien sûr quand elle a perdu l'usage de la parole, il n'était plus possible de lui téléphoner. Par contre et malgré l'éloignement, neveux et nièces lui rendent régulièrement visite au "Grand Chêne".
Enfant, elle pense déjà à la vie religieuse. Sœur Marie Ligori qui la connaît, lui parle du juvénat. Les parents sont d’accord pour l’y envoyer afin qu’elle mûrisse sa vocation. Elle y reste quelques années, revient à Monthey pour suivre les cours de l’école ménagère et entre au noviciat en 1938. Elle a tout juste 18 ans. Au cours de son noviciat, on l’envoie à l’externat St Joseph aider une maîtresse d’école maternelle. « J’ai beaucoup aimé le contact avec ces petits », dit-elle.
Elle prononce ses vœux perpétuels en 1945 et entreprend des études d’infirmière à Lyon. Son activité professionnelle se déroule à l’hôpital de St Julien, service de chirurgie, sous la responsabilité du docteur Paluel. C’est un travail très intéressant car les malades guérissent assez vite, contrairement à ceux de médecine, du moins dans la majeure partie des cas. Elle reste 31 ans à l’hôpital de St Julien, en deux séjours entrecoupés d'une formation de cadre à Strasbourg. « Etudes très intéressantes, dit-elle. Mais je n’ai pas eu la joie d’appliquer ce que j’avais appris car on m’a nommée supérieure de la Communauté et responsable de l’UNACASH (actuellement la REPSA). Je n’ai plus travaillé dans les services, sinon pour des remplacements ici ou là, à mon grand regret.».
Elle est ensuite envoyée à l’hôpital de Monthey où elle donne des cours aux élèves infirmières. Sa grande faculté d’adaptation lui permet d’exercer encore au centre de soins d’Annecy pendant 4 ans ; période qu’elle a particulièrement aimée à cause des contacts étroits avec les familles. Partout où elle passe : hôpitaux, établissements pour personnes âgées, centres de soins à domicile, elle trouve sa place et s’épanouit. « J’ai reçu l’éducation d’autrefois, dit-elle. Il faut aimer ce que l’on fait et surtout pas de retour stérile sur le passé ; pas d’amertume, car si autrefois on a pu faire des erreurs, on en fait aujourd’hui aussi. Chaque matin je récite une prière que j’aime : Je remets le passé à la miséricorde de Dieu, le présent à son Amour, l’avenir à sa Providence"
Sr Marie Blanche est ouverte, gaie, sociable. Elle a le sens de l'humour et le contact facile. Elle cultive ses relations avec d'anciens malades, avec leur famille. Elle aime la vie, les joies qu'elle procure, sait profiter de toutes les bonnes occasions : vacances, invitations etc. C'est une joie attendue pour elle de faire, chaque année, un séjour dans sa famille.
En décembre 2007 elle est accueillie au Grand Chêne. Pour elle qui aime tant le contact avec le personnel, avec les Sœurs en visite, la perte de la parole a dû être une épreuve difficile. Continuait-elle à réciter la prière qu'elle aimait ? "Mon Dieu, je remets mon passé à votre miséricorde, le présent à votre Amour, l'avenir à votre Providence."
Prière d'abandon de l'enfant, sûr de la tendresse de son Père. "Si vous ne devenez pas comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume." C'est ce lundi 11 août, dans son sommeil, que Sœur Marie Blanche remet sa vie à l'amour du Père.
Sœur Marie Blanche, avec toutes les Sœurs qui vous ont précédée dans ce mystérieux royaume de Lumière, de Pur Amour, vous fêterez, demain, l'Assomption de la Vierge, image parfaite de l'Eglise à venir, notre Mère. Priez pour votre famille, priez pour la Congrégation.
Nicole, notre sœur,
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A ton baptême, Dieu a prononcé sur toi ces paroles sacrées :
“ Tu es mon enfant bien-aimée, en toi j’ai mis tout mon amour ’’
Aujourd’hui, ta famille, tes sœurs en Communauté, tes amis, sommes réunis autour de toi pour célébrer ton Passage vers le Père.
Ce que fut ta vie ?
Née en 1941 à Vinzier, tu as grandi dans une famille de 4 enfants entourée de l’affection de tes parents. Entrée chez les Sœurs de St Joseph d’Annecy, tu t’es engagée au service de Dieu et de tes frères en 1965.
Après avoir obtenu ton diplôme d’infirmière tu es envoyée en mission à l’hôpital de St Julien où tu te consacres au soin des malades.
Tu poursuivras cette mission ici, à Vieugy où tu accompagneras Sœur Anne-Gertrude dans sa dernière étape de vie.Des liens très forts se sont créés entre vous deux. Tu as su multiplier auprès d’elle des gestes délicats ainsi qu’une attention et une écoute remarquable.
A travers son silence et sa souffrance offerte, Sr Anne-Gertrude te conforteras dans ton amour de Dieu.Enfin c’est toi, Nicole, qui empruntes peu à peu ce long chemin désertique et mystérieux de la maladie.Mais là encore, tu resteras plus que jamais fidèle à ta quête de Dieu et à cet abandon total à son amour…
En est la preuve ce texte que tu aimais, que tu as recopié pour me l’envoyer ces dernières années.
Le désert
« Le désert est l’expérience décisive de la Foi, l’épreuve inévitable.
Tant que le monde nous est accueillant, tant que la vie paraît facile, la présence de Dieu peut sembler naturelle, et il suffit, pour lui répondre, de se laisser porter par cette attention bienveillante.
Le jour où tout disparaît à la fois, le sens du monde et le sentiment de Dieu, nous nous sentons perdus. C’est alors que l’Esprit qui a poussé le Christ au désert est là pour fonder en nous la Foi. Ce Dieu qui se tait, c’est le vrai Dieu. Pourtant, ce Dieu n’est pas loin. Il est là, Il parle au cœur de ses enfants et ses enfants lui répondent.
Dans cette nudité, ils Le reconnaissent. Privés de toute image, dépouillés des appuis et des facilités, ils découvrent qu’ils tiennent encore à Dieu. C’est donc que Dieu les tient, c’est donc qu’ils l’aiment, non pour ses dons, mais pour Lui-même ; c’est donc qu’ils Le reconnaissent et qu’ils sont ses enfants. »
Nicole, aujourd’hui ce long chemin vers Dieu est achevé !
C’est pour toi la Joie et l’émerveillement de la Rencontre !
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Sœur Geneviève, Ginette dans l'intimité familiale, est née le 25 février 1926 dans une famille profondément chrétienne. Elle est l'aînée de 4 enfants, 2 garçons, 2 filles. Le papa a le sens du commerce. Il est entreprenant, ouvert, et il sait mettre en valeur la "droguerie-parfumerie" qu'il gère. Mais le malheur frappe très tôt cette famille unie. Le père décède, probablement des suites de la guerre. Il avait été gazé. Il laisse 4 enfants en bas âge à sa jeune femme : Ginette, 9 ans, Pierre, 7 ans, Paule, 4 ans et Michel, 1 nourrisson de 2 mois. Pierre voulait être missionnaire de St François de Sales. Il a 12 ans quand il est emporté par une méningite. Michel est décédé en 1990 à 55 ans.
C'est avec beaucoup de courage que la maman prend les rênes du magasin, secondée par une jeune employée qui restera attachée aux enfants et à la famille toute sa vie. Les 2 fillettes sont placées au pensionnat de St Martin s/ Arve pour y poursuivre leurs études. Ginette entre au noviciat le 10 septembre 1944. Elle a 18 ans.
Très intelligente, elle réussit avec facilité les examens qui rythment le cycle scolaire : BEPC, brevet élémentaire et supérieur d'instruction religieuse, 1e partie du baccalauréat C, section scientifique, puis 2e partie philo-lettres et, finalement, la licence lettres classiques. Professeur de français, latin, grec, c'est une excellente enseignante. Elle exerce à St Marin pendant 10 ans, à Alger, "Fénelon", 10 ans, Annecy les Tilleuls et, à nouveau, St Martin. Elle retourne à Alger pendant 2 ans, puis à nouveau à St Martin, 2 ans également.
Douée intellectuellement, elle a hérité des dons artistiques de son père et d'un oncle. Elle excelle dans la musique, la poésie, la peinture, aime la danse et le théâtre. Très jeune, elle a appris à jouer du piano. Ses connaissances musicales lui permettront plus tard d'animer la liturgie et les offices religieux. Animatrice née, elle exerce les élèves qui jouent des pièces de choix lors des théâtres de fins d'année : Job, Esther etc. Au besoin, elle leur enseigne la danse. On comprend qu'elle soit appréciée, aimée des élèves dont elle sait développer les qualités artistiques aussi bien qu'intellectuelles.
Ces multiples dons n'empêchent pas Sr Geneviève de rester simple. Elle ne se met jamais "en avant", répond avec cordialité aux demandes de ses sœurs, heureuse de rendre service. Fine, délicate, elle s'extériorise relativement peu. C'est à elle qu'on s'adresse en communauté pour composer un chant, une poésie à l'occasion d'évènements particuliers, d'une fête.
Prévoyant l'avenir, conscientes du vieillissement des Sœurs et des problèmes qui se poseront, les Supérieures majeures ont mis en chantier "le Grand Chêne". Sr Geneviève fait partie de la 1e communauté. Elle y restera 7 ans. Elle a passé toute sa carrière d'enseignante dans des internats. Désormais, elle s'ouvre à la paroisse. Voici le témoignage d'une paroissienne, membre de la chorale. "Quand on nous a annoncé que des Sœurs se joindraient à notre chorale, nos réactions furent mitigées. Des sœurs avec nous ! L'atmosphère ne sera plus la même ! Il faudra être sérieux ! Plus de rires, plus de plaisanteries ! Sr Geneviève, Sr Jeanne Marie et Sr Emma sont venues renflouées notre chorale. Et ce fut une heureuse surprise ! Que de beaux moments de joie et d'échange ! les Sœurs nous ont beaucoup apporté. Nous échangions sur la liturgie. Sr Geneviève, très bonne musicienne, entraînait les "ténors". Vraiment cette période a été un cadeau !"
Après ce séjour, riche en amitié et en apostolat paroissial, Sr Geneviève est envoyée à la Maison Mère. Elle assure pendant quelque temps un travail de secrétariat.
Mais à l'exemple de St Paul, elle porte une écharde dans sa chair. Sa santé est fragile et, toute sa vie, elle aura souffert de maux de tête, de migraines. Ces migraines sont-elles dues, ou ont-elles empirées, au cours de son séjour en Algérie de 1960 à 1970, période de la guerre ? L'établissement scolaire "Fénelon" était situé dans une rue où se sont déroulés de violents combats. Ce dut être une période très éprouvante pour sa fragile santé.
Elle est admise comme résidente au "Grand Chêne" le 21 janvier 2013. Elle s'y adapte avec simplicité comme elle le fut toute sa vie. Elle ne se met jamais "en avant". Elle n'est pas exigeante, craint de déranger. Ouverte au monde, à l'église, elle lit, se documente, écoute la radio, la télévision avec assiduité. Elle vit sa vocation simplement, fidèlement. Sa prière est avant tout contemplative. Quelques proches ont reçu la confidence de son désir intime : sa soif de rencontrer Dieu, "d'être enracinée dans l'amour, d'expérimenter la Largeur, la Longueur, la Hauteur, la Profondeur de cet Amour,"
Cet ardent désir, c'est ce jeudi 23 octobre que Dieu l'exauce. Sa Sœur, sa nièce ont eu la consolation de la voir quelques heures avant son décès.
Sr Geneviève, vous êtes entrée dans la Plénitude de Dieu et vous allez fêter la très belle fête de tous les saints dans la Maison du Père. Avec vous, avec toutes les sœurs de St Joseph et les membres de votre famille qui vous ont précédée, nous nous réjouissons. Au revoir. Aidez-nous dans notre marche vers Dieu, Pur Amour, Source de toute joie.