Nouvelles d'Afrique
Nouvelle mission au Kenya
La fondation de la mission au Kenya est la réalisation d'un rêve datant de 10 ans. A cette époque, la Congrégation étudiait la possibilité de fonder une mission en Afrique de l'est. Des Sœurs ont passé plusieurs mois au Kenya, commencé l'étude de la langue, mais furent envoyées en Tanzanie.
En 2014, les Sœurs des communautés de Dumila et Tabora, Tanzanie, ont de nouveau évoqué l'éventualité d'une mission au Kenya, car une nouvelle occasion s'était présentée. Sœur Pauline décida d'étudier cette possibilité. Elle envoya Sr Maria Goretti, Sr Marietta et Sr Angelina rencontrer l'Evêque et le Vicaire général du diocèse de Kakamega et visiter les paroisses. Malheureusement, il ne leur fut pas possible de rencontrer l'Evêque appelé à traiter une affaire urgente. Mais elles se rendirent dans 2 paroisses qui les accueillirent chaleureusement.
Lors d'une visite antérieure, Sr Angelina et Sr Bernadette étaient allées dans la paroisse St Paul à Ejinja où elles avaient été très bien accueillies. Ejinja est une grande paroisse de 16 sous-stations et compte de nombreux fidèles. Il y a une grande église, un presbytère, un dispensaire, une école primaire et un bâtiment prévu pour la Communauté des Sœurs. Le curé, le Père Benedict était conscient de l'urgence d'éduquer les filles. Aussi faisait-il de vastes plans pour leur bâtir une école secondaire.
Lorsque nous sommes entrées dans le bâtiment prévu pour les Sœurs, nous fûmes stupéfaites de le voir complètement meublé et équipé. Les lits étaient même faits. Cependant il n'y avait ni oratoire, ni cuisine. Le Père Benedict nous assura qu'il ferait le nécessaire si les Sœurs décidaient de venir. Il promit également de donner un terrain où nous pourrions cultiver des légumes.
Nous avons visité le dispensaire. Il avait besoin d'être réaménagé car il n'avait pas été utilisé depuis un certain temps. Nous sommes ensuite allées voir le lieu prévu pour le lycée. Si les
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Sœurs décidaient de venir, l'une d'elles travaillerait dans cet établissement, une autre serait au dispensaire et la 3e ferait partie de l'équipe pastorale. L'enthousiasme du Père Benedict était communicatif, et nous nous sommes senties partie prenante du projet. Aussi, à notre retour à Annecy, après un temps de prière et de discernement, il fut décidé d'entrer en contact avec le diocèse de Kakamega.
Début 2015, un nouvel Evêque fut nommé, Mgr Joseph Obanyi Sagwe. Après son installation, il dut passer plusieurs semaines à Rome. Il voulait être rentré dans son diocèse pour accueillir les Sœurs. Leur départ de Tanzanie a donc été remis au mois de juin. Sr Anne Marie, Sr Agnès, Sr Mary et Sr Angelina se sont mises en route pour Ejinja, Kénya, pour un voyage fertile en aventures.
L'accueil du Père Benedict et de toute la communauté locale fut chaleureux. Ce qui a grandement facilité leur insertion. Sr Anne Marie travaille dans le lycée qui compte actuellement 2 classes avec 53 élèves. Sr Agnes et Sr Mary soignent les malades qui viennent au dispensaire. Toutes trois sont également impliquées dans la paroisse. Aidées par quelques habitants et les élèves, elles ont commencé la culture de leur terrain. En août, une fête a été organisée pour collecter des fonds. Ce qui a permis d'entreprendre les travaux, actuellement presque achevés, à l'oratoire et à la cuisine. Sœur Pauline est restée un peu de temps avec la communauté en Juillet. Elle a nommé Sr Anne Marie Supérieure et remis les Constitutions révisées à chacune des Sœurs
Récit du voyage Tanzanie – Kényapar
Sœur Angelina
Le 2 juin 2015, Sœur Anne Marie et moi-même sommes parties de Tabora pour Dumila. Sr Agnes et Sr Mary devaient se joindre à nous. Il nous fallait aussi réunir tout le nécessaire pour commencer la nouvelle mission d'Ejinja. Le départ était prévu pour le 4 juin. Lors d'une précédente visite dans la paroisse, j'avais rencontré M. James, un ami du Père Benedict. Lui et sa femme s'étaient montrés très bons pour nous. Il avait promis de nous aider encore en envoyant une voiture et un chauffeur pour nous conduire au Kénya. Voiture et chauffeur arrivèrent ponctuellement le soir du 3 juin. Sans tarder, nous avons chargé tout ce qui devait être emporté pour partir très tôt le lendemain matin.
En nous mettant en route, nous avons prié le Seigneur de nous protéger au cours de ce voyage. Nous savions que les Sœurs de la Congrégation priaient aussi pour nous. Tout allait bien,
jusqu'à ce que nous nous arrêtions pour le dîner. Pendant le repas, le chauffeur nous dit qu'il avait un problème avec une roue avant. Nous pourrions poursuivre la route, nous dit-il, mais il faudra faire la réparation à Arusha, à 3 ou 4 heures de là Mais la nouvelle route était encore en construction. Aussi il nous fallut faire un détour par des chemins en très mauvais état. Arrivées à Moshi, à 1 heure d'Arusha, nous espérions que la roue pourrait y être réparée. Mais ce ne fut pas possible. Comme le chauffeur était aussi mécanicien, nous lui avons fait confiance et avons continué la route.
Il était maintenant 19 h. 30. Nous voyagions depuis tôt le matin. Nous avons suggéré de nous arrêter chez les MSFS à Arusha pour permettre la réparation de la voiture et de repartir le lendemain. Cependant le chauffeur était déterminé à continuer pour atteindre Nairobi ce soir-là. Nous avons été consternées en le voyant saigner du nez abondamment. Mais il continua le trajet et nous atteignîmes la frontière entre la Tanzanie et le Kénya vers 21 h. 15.
Nous lui avons conseillé de se reposer, de prendre nourriture et boisson pendant que nous irions faire tamponner nos passeports et obtenir nos visas. Puis, Sr Agnes et Sr Mary allèrent à sa recherche pour qu'il amène la voiture près du bureau d'enregistrement. Elles le trouvèrent étendu au milieu de la route. Il saignait toujours beaucoup. Un groupe de personnes effrayées l'entourait.
Nous aussi, étions angoissées. Que fallait-il faire ? Sœur Agnes partit chercher des médicaments. Elle réussit à se procurer une piqûre que nous lui avons faite. Il sembla aller mieux pour déplacer la voiture. Mais nouvelle catastrophe ! Juste au moment où il démarrait, la roue avant gauche "céda" complètement. Nous étions au milieu de la route. Le chauffeur essaya en vain de la réparer. Il y avait beaucoup de chauffeurs de taxis à cet endroit. Ils nous harcelaient et insistaient pour nous emmener à Nairobi. Nous nous demandions que faire. Nous reçûmes alors un téléphone des MSFS qui nous conseillèrent de rester sur place; c'était un endroit relativement sûr et il était alors près de minuit. Nous sommes retournées dans la voiture, avons verrouillé les portes et attendu le matin.
A 5 h.30, le chauffeur s'est mis à la recherche d'une pièce de rechange … sans succès. Nous avons décidé de prendre un taxi pour Mulolongo, près de Nairobi. Nous savions que les MSFS nous y accueilleraient. Après une bonne douche et un repas, nous avons repris notre attente jusqu'à 18 h. Nous avons donc décidé de passer la nuit chez les Pères. On nous dit que la voiture serait alors réparée. Nous avons déchargé la voiture. Et nous espérions repartir tôt le lendemain matin.
Mais le lendemain matin, pas de voiture. Elle n'arriva qu'à 14 h. Nous étions le samedi 5 juin. Nous étions parties le 2. Il pleuvait à verse. On nous conseilla d'attendre jusqu'au lendemain. Mais nous avions hâte d'arriver et de faire la dernière étape du voyage. Nous avons appelé le Père Benedict. Il nous dit que nous devrions arriver à Ejinja vers 22 h. Mais le chauffeur ne connaissait pas très bien la région et conduisait très lentement. Vers 23 h. 30 nous n'étions encore qu'à Bugungu. Le père Benedict vint à notre rencontre et nous guida jusqu'à Ejinja. Nous étions enfin arrivées ! Mais c'était le lendemain à 12 h.30
Nous étions soulagées et heureuses, après toutes ces péripéties, d'être enfin à destination. Après un bon repas et une bonne douche préparés par le Père Benedict, nous avons été heureuses d'aller dormir. Nous avons remercié le Seigneur de nous avoir amené à bon port dans notre nouvelle mission.
A 7 h. le lendemain, nous sommes allées à la messe, accueillies à l'église par une foule de paroissiens. Voyant leur joie et leur enthousiasme, émues par la chaleur de leur accueil nous avons vite oublié les difficultés de la route. Les Sœurs se sentent à l'aise et heureuses à Ejinja. Merci à vous toutes, mes Sœurs, pour vos prières, votre aide, votre intérêt pour cette nouvelle mission. Nous savons pouvoir compter sur vous pour son succès.
Sr Angelina, Sr Anne Marie, Sr Agnès et Sr Mary