Mes 25 ans de vie religieuse
« Que mon cœur ne se taise pas.
Qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur mon Dieu, je te rende grâce » Ps 29
Que m’accompagnent tam-tams, koras et balafons
pour chanter à Dieu, avec vous, ma reconnaissance.
Comment ne pas rendre grâce au Seigneur pour l’histoire de ma vocation ? Tout a commencé avec mon cheminement catéchétique. J’étais en admiration devant mon catéchiste, feu Michel Bangar. A le voir, je pensais que tous les catéchistes étaient parfaits, qu’ils ne faisaient que du bien, qu’ils avaient de bons foyers où régnaient la paix et la joie. Je me disais : quand je serai grande, je me marierai avec un catéchiste.
Un jour, Sr Ailbe qui faisait le tour des différents groupes de catéchèse arriva dans le nôtre. Notre catéchiste Michel profita de son passage pour nous parler d’elle. Il disait qu’elle avait donné toute sa vie à Dieu. Qu’elle avait quitté son pays pour se consacrer totalement à lui et aux autres. Cette vie de service et de don total à Dieu me semblait beaucoup plus parfaite que celle des catéchistes. Alors, j’ai dit à mon catéchiste que je voulais être comme la sœur Ailbe.
Après des années de cheminement avec les sœurs de Saint Joseph, de formation à leur manière de vivre, j’ai découvert peu à peu le sens de cette vie donnée à Dieu et aux autres. Mon grand désir se réalisa le 03 octobre 1992, date de ma première profession.
J’ai toujours été frappée par l’accueil et l’acceptation des sœurs à mon égard. Ma différence de peau, de culture, n’a jamais été un blocage. Au contraire, je me suis sentie aimée. Cette unité prenait sa source dans l’amour que nous avions les unes pour les autres et dans la prière. Mes sœurs aînées avaient le sens de l’autre. Elles aimaient les gens, allaient visiter les familles et ne craignaient ni la chaleur, ni la fatigue, ni la difficulté de communication liée à la langue. Elles étaient des femmes de grande foi et de zèle missionnaire infatigable. En les voyant vivre, mon désir d’être comme elles grandissait de plus en plus. Quand il m’est arrivé un jour de dormir dans la chambre de Sr Fidélis, de m’asseoir sur son lit, j’ai prié que sa vie de sainteté m’habite.
Pendant mes 25 années de vie religieuse, j’ai appris que toute personne est importante quelle qu’elle soit. Mes différents apostolats m’ont amenée à m’occuper de personnes pauvres, malades et souffrantes. J’ai beaucoup appris d’elles, humainement et spirituellement.
Je dis un vibrant merci à mes sœurs aînées, les vivantes comme celles qui nous ont précédées en Dieu, et qui m’ont aimée, soutenue et aidée à m’épanouir dans la vie religieuse St Joseph.
Un grand merci à mes compagnes de la première heure : Bernadette, Marguerite et Marie Agnès. Que le Seigneur bénisse leur foyer et les garde dans la paix et la joie !
Un chaleureux merci à Fr Jean Marie de Keur Moussa, mon père spirituel et à Sr Sainte Blandine qui m’ont aidée, avec la grâce de Dieu, à être ce que je suis.
Un grand merci aux prêtres qui m’ont accompagnée, écoutée, conseillée, encouragée, confessée.
Merci à toutes les personnes que j’ai rencontrées et qui m’ont aidée et encouragée d’une manière ou d’une autre.
Un merci spécial à ma tante Madeleine qui m’a élevée, m’a donné une bonne éducation et m’a toujours soutenue dans ma vocation. Elle m’a considérée comme sa propre fille. Que le Seigneur fasse pleuvoir sur elle et sur toute sa famille d’abondantes grâces.
Merci à mes compagnes de la promotion de 1992, et qui sont ici présentes. Oui, le Seigneur a fait pour nous de grandes choses.
Merci à toi Sr Donisia, d’accepter de t’engager à vie, à la suite du Christ. Des sœurs aînées t’ont devancée sur ce chemin du don de soi et du service, et ce, pendant 50 ans pour Sr Raymonde et 25 ans pour moi. N’aie pas peur ! Le Seigneur est avec toi et te soutient.
Merci à vous, mes petites sœurs SSJA. Comme je suis heureuse d’être votre grande sœur ! Je nous invite à raviver la flamme que nos sœurs aînées nous ont transmise. Nous n’avons pas seulement à relater aux générations futures la glorieuse histoire de Sr Odile, de Sr Marie de la Salette, de Sr Thérèse Vittoz et de tant d’autres, mais nous avons à construire une grande histoire (cf Vita Consecrata n°110). Alors, mettons-nous sé8rieusement au travail. Que Dieu nous bénisse. Qu’Il bénisse notre Région et notre Congrégation. Paix et bénédiction sur vous tous ici présents.
Sœur Germaine Boubane