Sœur Madeleine Sophie – Bernadette McDonnell
née à Ilford, Esssex, England
décédée au Couvent St Joseph, New Inn
le 4 novembre 2023
à 96 ans, dont 77 de profession
Madeleine...Bernadette McDonnell...... est née à Ilford, Essex, le 23 février 1927. Ses parents, Thomas et Mary, ont eu six enfants dont deux garçons et deux filles qui ont survécu jusqu'à l'enfance. Madeleine était très proche de sa sœur Maureen et de ses deux frères, Michael et Kevin. Elle aimait beaucoup ses neveux et nièces, avec lesquels elle est restée en contact et dont elle appréciait les visites au fil des années.
Pendant la guerre, Madeleine a été évacuée à Ross on Wye et est rentrée en pension à l'école St Joseph. C'est probablement là qu'elle a rencontré les Sœurs pour la première fois. Elle est rentrée chez les Sœurs en 1944, a fait sa première profession en 1946 et sa profession perpétuelle en 1949. Elle est ensuite allée à l'université de Cardiff pour obtenir sa licence. Sa première affectation a été l'école St Joseph à Chatham. Aujourd'hui encore, les élèves et le personnel se souviennent d'elle comme d'une personne gentille, douce, attentionnée et prévenante. Elle n'était pas seulement leur enseignante, mais souvent leur confidente, leur conseillère et leur amie. Elle a toujours voulu aider les autres de toutes les manières possibles. Les familles des élèves ont particulièrement apprécié son attention et son intérêt, et encore récemment, elle est restée en contact avec quelques-unes de ces familles.
En 1969, elle est nommée directrice de l'école Holy Family à Newport. Cette école secondaire et moderne venait juste de passer au système scolaire général, c'était donc un établissement très différent, mais Madeleine s'y est investie à fond. Une Sœur qui a travaillé avec elle dit : " sa présence douce et aimante a aidé les enseignants et les élèves dans cette période de transition ". En 1976, elle a été nommée supérieure provinciale, ce qui n'a pas été une tâche facile pour elle. Elle avait un grand amour pour les Sœurs, pour la Province et la Congrégation et cela l'a soutenue dans toutes les situations difficiles. Elle avait un amour sans faille pour notre charisme SSJ, une connaissance et un amour profonds pour les Constitutions et notre Règle de Vie, qu'elle vivait si fidèlement. Elle y réfléchissait régulièrement, et disait : "Elles me rappellent l'engagement que j'ai pris lors de mes vœux".
Elle était Supérieure et maîtresse de maison à Cardiff et à Malmesbury. Elle a également été maîtresse des novices pendant une année en 1988. En 1990, elle est allée à Mottingham où elle a suivi une formation sur la spiritualité Ignacienne.
Elle était également présente dans la paroisse et a accompli un travail remarquable dans le cadre de la RCIA. Quelques-unes des personnes qu’elle a fait entrer dans l’église parlent encore de sa gentillesse et de sa vie exemplaire. En 1998, la Communauté internationale a été créée à Annecy, avec des sœurs de France, de l'Inde et du Royaume-Uni. L'objectif était de faire l'expérience de vivre avec d'autres cultures, tout en approfondissant la compréhension de notre charisme. Madeleine a été chargée de piloter ce projet et elle était la personne idéale. Les Sœurs l'ont appréciée et, aujourd'hui encore, elles parlent avec affection de l’expérience qu’elles ont vécue avec elle et de tout ce qu'elles ont pu apprendre grâce à son exemple.
Cependant, il y avait des moments où la gentillesse de Madeleine pouvait être un défi. Au moment de quitter Annecy, elle avait des bagages en trop. A l'aéroport, nous nous sommes dirigées vers l'enregistrement où nous connaissions la dame ... l'homme qui était à l'autre enregistrement avait la réputation de compter chaque gramme de trop et de le faire payer très cher. Elle était juste derrière la file d'attente lorsqu'elle décida de changer de queue. Nous avons fini par payer cher pour cela ! Tout ce que Madeleine avait pu nous dire était : "J'étais vraiment désolée pour le pauvre homme, car personne n’allait chez lui pour se faire enregistrer ». C'était Madeleine ! En 1998, Madeleine était dans la communauté de Morden où elle était très aimée et appréciée des Sœurs, comme maîtresse de maison et parfois comme cuisinière. Sa grande aptitude pour instruire les autres dans la foi a été bien accueillie dans la paroisse. Son approche douce et l'intérêt qu'elle portait aux familles étaient très appréciés.
Madeleine était une personne très humble. J'ai eu une grande admiration pour elle dès mes premières années de vie religieuse. Peu après mon entrée, j'ai été envoyée avec elle visiter les familles pauvres de son école. Je venais de Dublin où j'avais travaillé avec l'association St Vincent de Paul et où je rendais visite à des familles pauvres du centre-ville de Dublin, qui savaient comment tirer profit du système. Madeleine était assise là, à écouter cette famille raconter ses histoires, et dans toute sa gentillesse, croyait chacun des mots qu’elle disait. Sur le chemin du retour, elle m'a demandé ce que j'en pensais. Je n'étais qu'une postulante et j'étais un peu réticente à dire ce que je pensais. La réponse de Madeleine à mes observations a été "Oh mon Dieu". Et elle n'a rien dit de plus. Quelques semaines plus tard, elle est venue me voir et m'a dit : "Vous aviez raison, je me suis renseignée sur cette famille". J'ai été très impressionnée par son humilité, alors que je n'étais qu'une postulante. J'ai vu beaucoup d’autres exemples de cette humilité tout au long de sa vie.
Une sœur de Malpas écrit.... Sœur Madeleine était une personne calme avec un grand sens de l'humour ; elle était intéressée par tous les événements de la communauté et de l'hôpital, mais elle s'intéressait particulièrement à l'aile St David où se trouvaient nos Sœurs qui avaient besoin de soins. Madeleine et Sœur Jérôme étaient là en tant qu'équipe pastorale, un travail qu'elles accomplissaient avec beaucoup d'amour, d'attention et de dévouement. Nos Sœurs ont fait l'expérience de cet amour et de cette attention, en particulier vers la fin de leur vie.
En communauté, Madeleine aimait participer à tout ce qui se passait. Fêtes, Noël, barbecues, vente d’objets......Madeleine aimait participer à tout. Ayant passé la plus grande partie de sa vie dans l'enseignement et ayant eu des responsabilités dans la province, il est étonnant de constater à quel point elle s'est intégrée dans un monde totalement différent. Le personnel de l'hôpital et de l'hospice l'aimait beaucoup et aimait partager ses soucis avec elle. Les Sœurs se souviennent que chaque après-midi, Madeleine arrivait à l'heure précise dans la cuisine et annonçait " Qui veut prendre du thé ? " Madeleine aimait la compagnie et raconter des histoires du passé - et c'était très bien si vous n'étiez pas pressé ! À ce stade de sa vie, elle a poursuivi son apostolat par la plume et le téléphone, communiquant avec un grand nombre de personnes.
Le déménagement à New Inn a dû être une étape difficile pour Madeleine, mais elle l'a acceptée sereinement. Ses dernières semaines ont été paisibles, et elle a accueilli les visiteurs avec son sourire chaleureux et un mot de reconnaissance. Elle est morte comme elle a vécu, paisiblement et calmement, et elle a pu se joindre à la prière de l'Ave Maria jusqu’à la fin. Dans les jours qui ont suivi la mort de Madeleine, nous avons eu beaucoup de conversations et de partages et nous avons toutes dit que sa vie pouvait se résumer en une phrase : elle a toujours été douce, aimante et gentille, attentionnée et bienveillante, soucieuse de tout le monde.
Madeleine, repose en paix dans la communion des saints.