Soeurs de Saint Joseph d'Annecy

  • Relecture du 1er Confinement, printemps 2020

     En juin suite au confinement, en communauté, nous avons fait une relecture de cette période particulière. Nous vous en livrons quelques flashes:

    En quoi cette période a été   féconde pour nous?

    Nous avons apprécié d'avoir plus de temps pour prier, dormir, lire, de vivre dans un plus grand  silence aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur  de la Cté. Il n'y avait plus le bruit de fond des voitures accompagnant nos vies au long des journées, seulement le chant harmonieux des oiseaux que nous avions un peu oublié. Les Soeurs qui avaient des activités extérieures se sont senties moins stressées, plus paisibles. Nous avons apprécié le calme de la maison- Nous avons eu la joie de nous reconnecter à la nature si belle à cette période, et nous avons repris conscience de son importance dans l'équilibre de nos vies. Nous avons aussi entrepris d'alléger nos armoires et nos étagères!

Il nous a semblé que nous étions plus  présentes à ce que nous faisions et que nous avions des relations plus paisibles et fraternelles en Cté. Certaines ont vécu cette période comme une sorte de retraite. L'Adoration Eucharistique nous rassemblait chaque  soir dans une prière silencieuse pour toutes les personnes confrontées à la pandémie. Nous avons donné place à quelques célébrations de la Parole en rapport avec l'Eucharistie du jour.  Certaines ont essayé de maintenir par téléphone, des liens  avec des personnes seules ou en difficulté.

Les  belles Célébrations de la TV/KTO, télévision chrétienne, ont ravivé en nous les richesses de la liturgie. Elles nous ont aidées à  renouveler  notre foi dans la situation que nous vivions, découvrant Dieu présent et à l'œuvre dans la simplicité de notre vie ordinaire. Elles nous ont ouvertes à l'Eglise en d'autres lieux .Nous avons été invitées à étendre notre prière à ceux qui souffraient du confinement surtout les plus pauvres et les familles vivant dans de petits appartements où la cohabitation à longueur de journée est source de conflits et de violences, ainsi que pour les soignants et les nombreuses personnes touchées par la maladie. Cela a été une occasion pour vivre plus en proximité avec le "monde de la santé".  Nouvelle prise de conscience de l'universalité du mal qui appelle à une prière plus universelle et à une solidarité mondiale : tout est lié, ce que je vis a une répercussion sur les sœurs près de moi et sur le monde. Nous avons nous -mêmes été touchées par les attentions de plusieurs personnes  nous demandant de nos nouvelles  par téléphone. 

 La Retraite annuelle de Délégation ayant été supprimée, le Prédicateur a envoyé ses interventions sur l'Eucharistie intitulée " Et si nos vies tout entières devenaient eucharistiques" Nous avons choisi de faire notre retraite durant cette période. Chacune avait un dossier et avançait à son rythme. Nous nous sentions vraiment portées les unes les autres dans un vrai recueillement et dans la prière. En ce moment où nous étions privées d'Eucharistie, nous avons été invitées à reconnaître Jésus présent au milieu de nous dans la prière et dans nos frères, surtout les petits de notre monde. Ce fut vraiment un temps de grâce en ce temps de Covid si perturbé.

Qu'est-ce qui a été difficile à vivre?

Nous étions impressionnées et angoissées par le nombre de morts donné chaque jour à la TV. Les informations presqu'entièrement consacrées à la pandémie étaient parfois démoralisantes. Il était important mais difficile de prendre du recul et de rester critiques et sereines et parfois de faire le choix de ne plus regarder les informations. En communauté, par précaution et vu l'exiguïté de notre salle à manger, nous nous sommes séparées en 2 groupes pour les repas  de midi et du soir. Certaines ont mal vécu ces temps  augmentant pour elles le sentiment d'isolement, et provoquant un manque de partage : certaines sœurs ne se rencontraient pas ou peu de la journée.

Même si nous avons été renouvelées par les messes à la TV, nous avons senti la privation de l'Eucharistie et de toute la vie paroissiale ainsi que du sacrement du Pardon. L'impossibilité de sortir en ville a pesé à quelques- unes ainsi que le manque de rencontres. Nous n'avons pas pu visiter pendant plusieurs mois nos Sœurs de l'EHPAD du Grand Chêne.

A quoi cela nous appelle-t-il? A la lumière de notre vie partagée, nous avons dégagé quelques points pour  notre vie communautaire 

  • Le 2ème confinement dont nous ne sommes pas encore sorties est plus difficile à vivre. Mais nous voilà engagées dans le temps de l'Avent, tournées vers la Lumière de Noël où Jésus nous dit "je suis avec vous tous les jours".

Belle Fête de NOËL! Bonne nouvelle année 2021 le cœur plein d'espérance.